La Société de Géographie ne présente pas toute ses collections dans les vitrines du Musée (qui ne met en évidence les artefacts les plus beaux ou les plus parlants). Elle conserve précieusement dans plusieurs centaines de caisses tout le mobilier trouvé dans différents sites lors des fouilles auxquelles elle a participé, allant des temps préhistoriques aux temps modernes.
Ce mobilier fait l'objet d'études multiples : régulièrement reconditionné par nos soins, il est mis à la disposition de chercheurs spécialistes, qui le réexaminent en fonction des progrès de la recherche. C'est actuellement le cas pour plusieurs sites majeurs du secteur de Rochefort.
Saint-Agnant, Le Châtelet : enduits peints (cliché C. Allag)
Le très abondant mobilier du site gallo-romain du Châtelet à Saint-Agnant, recueilli lors des fouilles réalisées de 1967 à 1973 (P. David et C. Gabet), fait l’objet, depuis 2024, d’un reconditionnement (toujours en cours), à l’instigation de B. Gissinger : enduits peints (C. Allag), architecture (M. Dusséaux), monnaies (Gil Arqué), faune (Opale Robin), métal (J. Mousset), marbre (G. Tendron). Catherine Dupont avait déjà revu les coquillages.
Sur ce site énigmatique aux dimensions hors norme, voir Fouilles anciennes, 1967-1973 : Le Châtelet, Saint-Agnant (Charente-Maritime).
Bibliographie (mobilier)
Port-des-Barques, Les Chapelles : céramique paléochrétienne (cliché Ph. Duprat)
Le mobilier du site gallo-romain des Chapelles à Port-des-Barques, recueilli lors des fouilles réalisées en 1987-88 (C. Landraud) et 1998-99 (Ph. Duprat) a fait l’objet d’un reconditionnement complet et d’une étude détaillée sous la direction de B. Ephrem (céramique : M. Bernier ; mobilier non céramique : A. Cheuton ; faune : S. Renou et B. Ephrem ; anthropologie : J. Renault ; meules : P. Caussade ; décor à incrustation de coquillages : C. Dupont). Associées à une reprise complète de l’étude des structures anciennement découvertes (B. Ephrem et Ph. Duprat) et à une campagne de prospections géophysiques (V. Mathé), ces recherches ont permis de mieux cerner la pluriactivité entre terre et mer de cette villa du littoral : viticulture, céréaliculture, élevage, activités vivrières des zones humides et littorales, activités artisanales, dans une économie jouant sur la saisonnalité des ressources. Pour l'assiette paléochrétienne : voir fiche complète dans "objets remarquables" (onglet "Musée").
Parmi l'abondant mobilier : 2 navettes à filet et i base de statuette (alliage cuivreux), 1 épingle à cheveux avec décor de volatile (os), 1 assiette et 1 lampe paléochrétiennes, 1 fragment de tegula avec gravure avant cuisson d'une possible façade de maison.
Bibliographie
Soubise, Le Renfermis : tête de statuette de Mars ou Minerve, alliage cuivreux (cliché P. Deludin)
Le mobilier du site gallo-romain du Renfermis à Soubise, recueilli lors des fouilles entre 1983 et 1986 (C. Gabet, H. Bernard, Ph. Duprat) a fait l’objet en 2019 d’un reconditionnement complet, le rendant disponible pour un renouvellement de l’étude par des spécialistes. L’intérêt de ce mobilier est de provenir d’une villa à vocation viticole (parties artisanales avec bassins et aires de foulage) en bordure de littoral, comme plusieurs autres du secteur (Les Minimes à La Rochelle, Aytré, Les Chapelles à Port-des-Barques et Belmont à Royan). Cette spécificité viticole n’exclut pas en effet, comme cela a pu être démontré à Port-des-Barques (Les Chapelles), une pluriactivité entre terre et mer, avec une économie marquée par la saisonnalité.
Parmi l'abondant mobilier, une tête de statuette de Mars ou Minerve (alliage cuivreux).
Bibliographie
Ors, La Château d'Oléron : hache naviforme (cliché Ph. Duprat)
Le mobilier du site d’Ors (Néolithique final : peu-richardien) recueilli en 1967-68 et en 1970-71 par Michel Rouvreau et Roger Jousseaume a été entièrement reconditionné par l’équipe archéologie de la SGR en 2016. L’ensemble représente 25 caisses (271 poches – 7241 pièces) désormais prêtes pour l’étude, suite aux nouvelles investigations de Ludovic Soler sur ce site majeur, depuis 2017, dans le cadre du PCR « Dynamique d’occupation et d’exploitation du sel dans les golfes charentais du Néolithique à l’’Âge du Fer » dirigé par Vincent Ard et Vivien Mathé [pour l’histoire de ce site, voir : Fouilles anciennes, 1967-68 et 1970-71 : Pointe d’Ors, Le Château d’Oléron (Charente-Maritime)].
Saint-Hippolyte, La Garenne : céramique peu-richardienne (cliché Ph. Duprat)
Le mobilier du site de La Garenne à Saint-Hippolyte, recueilli dans les années 1930 par P. Burgaud, puis au début des années 1960 par C. Gabet et J. Massaud, a été complètement reconditionné par l’équipe archéologie de la SGR en 2015, dans le cadre du PCR « Dynamique d’occupation et d’exploitation du sel dans les golfes charentais du Néolithique à l’’Âge du Fer » dirigé par Vincent Ard et Vivien Mathé. Car le site a fait l’objet d’une reprise complète : des prospections géophysiques ont montré qu’il s’agissait en réalité d’une enceinte fortifiée néolithique, et non de fonds de cabanes comme on l’a cru dans un premier temps [voir : Fouilles anciennes, 1963 : la Garenne, Saint-Hippolyte (Charente-Maritime).
C’est d’abord tout le mobilier lithique (issu de fosses à foyers) qui a été réétudié par Julien Pénicaud (Mémoire de Master 1, Université de Toulouse-Le Mirail, année universitaire 2016-2017) : cette étude a permis d’inscrire de façon plus précise cette industrie dans la tradition du Peu-Richard maritime, ouvrant des perspectives sur de nouvelles fouilles envisageables sur d’autres structures encore préservées de ce site, notamment les fossés.
Depuis décembre 2023, c’est le mobilier céramique qui est repris intégralement pour étude par Anne-Charlotte Philippe (CNRS, Université de Toulouse) : ce travail devrait permettre la détermination plus complète du faciès de Peu-Richard maritime qui caractérise La Garenne, site très comparable à celui, tout proche, du Pontet à Saint-Nazaire sur Charente.