C’est avec la création de la section d’archéologie, en octobre 1957, que la Société de Géographie de Rochefort s’intéresse aux activités archéologiques. Il s’agit d’abord d’un travail d’inventaire, avec la visite et l’évaluation des sites potentiels : Saint-Nazaire, Port-des-Barques, Ardillières, Moragne, etc.
À partir de 1970, Michel Favre entreprend la prospection systématique des sites du secteur de Rochefort. Ce sont des centaines de sites qui sont ainsi découverts, en particulier la forte implantation des sites à sel gaulois en bordure des marais, au nord et au sud de Rochefort : citons, parmi tant d’autres, La Petite Aiguille (Thairé d’Aunis), Ludène (Loire-les-Marais) et Brèze (Saint-Augustin). Dans les années 1990 et 2000, Michel Favre a également mis en évidence la présence, jusque-là insoupçonnée (car difficile à repérer), de très nombreux sites mésolithiques dans le secteur de Rochefort.
En réalité, dès 1960, la Société de Géographie de Rochefort se lance dans la fouille archéologique, sous l’impulsion de Camille Gabet, qui forme le noyau d’une équipe avec Paul David, Robert Fontaine et Jacques Duguet. Pendant une vingtaine d'années, cette équipe de pionniers particulièrement actifs fouille une série de sites majeurs : entre autres Pépiron(Saint-Just-Luzac), La Garenne (Saint-Hippolyte), Ors (Le Château-d'Oléron), Le Châtelet (Saint-Agnant)...
À partir de 1984, Philippe Duprat reprend le flambeau des fouilles de terrain avec Claude Landraud et une nouvelle équipe. Après une période de transition liée à la professionnalisation de l'archéologie (1990-2000), l'archéologie bénévole trouve sa place, en accompagnement de la nouvelle organisation professionnelle (diagnostics, fouilles préventives, fouilles programmées) : chantiers complémentaires (sur mandat de la DRAC); participation active aux grandes fouilles programmées d'été; intégration aux Projets Collectifs de Recherche (PCR) réunissant universitaires, archéologues professionnels et bénévoles, scientifiques de tous horizons, environnementalistes, historiens, géographes et associations à part entière; recherches sur le mobilier archéologique (y compris sur les fouilles anciennes). La Société de Géographie de Rochefort s'est ainsi adaptée aux mutations de l'archéologie et continue de jouer un rôle actif dans cette science de plus en plus complexe et par là-même passionnante.
Un ancien port à Saint-Agnant (Cliché Ph. Duprat)
Dans le cadre du PCR marais charentais, et tout au long de sa durée, une équipe de prospection pédestre (sous la direction de Pierre-Philippe Robert et de Jean-Paul Calauzène) a arpenté les marais du golfe de Brouage (et ses environs immédiats), à la recherche des multiples variations qui en ont affecté le paysage : les innombrables chenaux, ports (« ports à planches »), moulins (à eau et à vent) et autres substructions (ateliers médiévaux de poterie en particulier), vestiges des constantes interventions humaines dans cet actuel marais, depuis l’époque néolithique jusqu’à nos jours. Le tout en s’appuyant sur les documents d’archives médiévales et modernes disponibles.
L’interdisciplinarité du PCR a permis de préciser l’histoire et les contours mouvants d’un paysage aux multiples facettes. Par ailleurs l’équipe a constitué un épais dossier de travail sur ces questions, conservé dans les archives de la SGR : base d’étude considérable pour les recherches à venir.
Bibliographie
Participation de la SGR à un diagnostic réalisé par Vincent Ard dans le cadre du PCR « Dynamique d’occupation et d’exploitation du sel dans les golfes charentais du Néolithique à l’’Âge du Fer » : en relation avec une prospection géophysique datée de 2016.
Deux tranchées d’évaluation dans cette enceinte néolithique ont révélé l’existence de plusieurs structures dont trois fosses qui ont livré un abondant mobilier céramique et lithique d’époque peu-richardienne.
Une deuxième courte intervention s’est déroulée en septembre 2022 a permis de mettre au jour un site à sel gaulois et un hypothétique site à production de sel néolithique (à confirmer).
Broue, Saint-Sornin : vue de la zone foullée en 2021 (cliché Ph. Duprat)
Cette fouille programmée (s. dir / É. Normand et A. Champagne) a pu se dérouler en 2021 en dépit de la crise sanitaire. Elle a été orientée sur les abords immédiats des bâtiments seigneuriaux investis les années précédentes : jonction nord du chœur et de la nef (secteurs nos 6 et 7), bâtiment 11 autour du foyer d’une grande cuisine (secteur n° 5). Plus au sud-ouest, ce sont plusieurs secteurs jouxtant le bâtiment 7 qui ont été ouverts (secteurs nos 1-2-3-4). Il s’agit apparemment de zones de service dépendant directement des bâtiments seigneuriaux. La fouille fine des divers niveaux d’occupation, en cours d’analyse, apportent des éléments déterminants sur les successions chronologiques.
Broue, Saint-Sornin : fouille zone chapelle-logis seigneurial (cliché Ph. Duprat)
L’année 2020 a été centrés sur la partie élitaire de la basse-cour, afin de mieux comprendre son évolution architecturale (s. dir / É. Normand et A. Champagne), avec des moyens réduits en raison de la crise sanitaire.
Dans la partie inférieure du bâtiment 7, réservée aux activités de stockage, un des deux silos mis au jour a été fouillé. Les niveaux d’occupation sont constitués d’un feuilletage de recharges diverses, avec plusieurs traces de foyers (nombreux prélèvements prometteurs). La fouille fine ce ces niveaux a permis de déterminer deux étapes dans la fonction du rez-de-chaussée : suite à l’incendie (fin du XIIe siècle) et à l’effrondrement de l’étage, la cuisine a été transférée au bâtiment 11, t l’ensemble du secteur a été fortement remanié.
Dans la chapelle (bâtiment 4), ont mis en évidence un probable autel secondaire (aménagé dans un deuxième temps (après l’incendie), et l’autel du chœur, particulièrement bien conservé. De nombreuses traces d’enduits peints (rouge, ocre et noir : décors d’appareil et de possibles motifs floraux) ont été relevées à l’intérieur de la chapelle.
Bibliographie
Vestige pompe à feu, Quai aux vivres 2020 (au fond les bâtiment de l'ancienne pompe à feu (cliché Ph. Duprat)
Intervention d’urgence de la SGR (Ph. Duprat) sur un vestige énigmatique découvert fortuitement lors des travaux d’aménagement du Quai aux vivres en mai 2020 : un massif maçonné abritant un grand puits profond d’environ 12 m et doté de deux gros tuyaux de fonte.
Il s’agit de l’un des éléments de la première pompe à feu installée vers 1785 au bord de l’ancien « chenal des vivres » et destinée à fournir en eau (par une machine à vapeur) le nouvel hôpital de la Marine en cours de construction sous la direction de l’ingénieur Toufaire. La structure est actuellement recouverte par un nouveau pavement.
Bibliographie
Broue, Saint-Sornin : vue de la zone de fouille 2019 (cliché Ph. César)
Après les nombreux sondages des années précédentes, ouverture (s. dir / É. Normand et A. Champagne) d’une grande fenêtre (plus de 1000 m2) dans l’angle sud-ouest de l’extrémité du promontoire, c’est-à-dire un périmètre incluant une série de grands bâtiments considérés comme élitaires.
Le premier bâtiment (bât. 4) est la chapelle castrale (25 m de long sur 10 de large), mentionnée dans les textes au moment où elle confiée au XIIIe siècle au prieuré casadéen de Sainte-Gemme (nef unique sans contreforts, chœur avec abside dotée de deux contreforts).
Le deuxième bâtiment (bât. 7 : 16,50 m sur 11 m), avec son mur en élévation (plusieurs mètres) correspond au logis seigneurial (rez-de-chaussée : lieu de stockage ; étage : lieu de résidence). Il est doté de deux entrées, dont une monumentale. Son premier état remonte au XIe siècle (série de datations C14). De fortes restructurations surviennent au XIIIe siècle à la suite d’un incendie touchant également la chapelle voisine, avec création d’un nouvel espace habité de 60 m2 (bât. 11), qui sera fouillé en 2020. Celui-ci comporte, accolé à la chapelle, un très grand foyer évoquant des cuisines. De nombreux prélèvements ont été réalisés pour des recherches archéozoologiques, anthracologiques et carpologiques, qui pourront nous éclairer sur le régme alimentaire des occupants des lieux.
Bibliographie
La Bertammière, Saint-Savinien,vue générale du sondage (Cliché Ph. Duprat)
Sondage réalisé par Philippe Duprat au lieu-dit La Bertammière (Saint-Savinien) lors de l’aménagement d’une resserre dans un maison du XIXe siècle, à l’emplacement d’un squelette.
Sépulture reposant sur un remblai médiéval (XIIIe-XVe siècle) avec présence d’une base de fondation ancienne : plus tardive, elle pourrait être datée des XVIe-XVIIe siècles.
Bibliographie
Treize-Oeufs (Muron), Sondage 2: fosses et fours (Cliché Ph. Duprat)
Deux sondages (sous forme de tranchées) réalisés par Stéphane Vacher dans le cadre du PCR « Dynamique d’occupation et d’exploitation du sel dans les golfes charentais du Néolithique à l’’Âge du Fer » : en relation avec une prospection géophysique datée de 2016.
Résultats positifs de la tranchée n° 2, qui a livré plusieurs structures de briquetage de l’Âge du Fer : deux fours, plusieurs fosses associées, une probable digue de protection et un mobilier caractéristique (pilettes, augets, éléments de calage, plaques, briques, céramique, faune et charbon de bois).
Une fouille plus étendue du secteur permettrait ici de connaître l’organisation d’un atelier de saunier complet attribuable à la Tène C (vers -250 à -150 av. J.-C.).
Bibliographie
Broue, Saint-Sornin : un fouilleur en action, 2018 (cliché Ph. Duprat)
Ouverture de tranchées de sondage complémentaires après la triennale 2015-2017 (s. dir / É. Normand et A. Champagne), afin de déterminer la fonction du grand bâtiment 7 à caractère élitaire : ce bâtiment à caractère monumental (10 m x 17 m), doté d’une porte d’environ 3 m de large comportait un étage voûté qui s’est effondré, remplacé par un plancher. Ces transformations qui s’inscrivent dans un large XIIIe siècle, correspondent à l’émergence de la famille des Doué en tant que seigneurs de Broue.
En même temps de multiples sondages autour de ce bâtiment 7 confirment, en général, un constat de gestion différenciée des déchets par rapport aux zones extérieures : les intérieurs des bâtiments se distinguent ici nettement des extérieurs où se concentrent les dépotoirs (très abondants dans toute la basse-cour).
Les études archéozoologiques (point fort de la fouille) se poursuivent sur le temps long (54 kg de faune collectée – 9500 restes étudiés) et commencent à porter leurs fruits, ainsi que les études de mobilier : celui-ci alimentent plusieurs sujets de recherches universitaires.
Bibliographie
Cabane de Fergon, sondage n° 2 (Cliché Ph. Duprat)
Fouilles programmées dans le cadre du PCR « Les marais charentais au Moyen Âge et à l’époque moderne. Histoire – Archéologie – Environnement, sous la direction de Éric Normand et Alain Champagne ».
Fouille de plusieurs cabanes de marais, héritières présumées des loges de sauniers (2012-2014) : Saint-James (Saint-Just-Luzac), Le Petit-Sauvaget (Hiers-Brouage), Laleu (Hiers-Brouage), Le Chêne (Hiers-Brouage).
Sondage pédagogique en 2021 de la cabane de Fergon (Saint-Just-Luzac).
Bibliographie
Le rempart du XVIIe siècle de Rochefort, en grande partie disparu dans la première moitié du XXe siècle, s'est rappelé au souvenir des Rochefortais à l'occasion des travaux du Cinéma Multiplexe, réalisés sur le cours Roy-Bry entre 2013 et 2015. Plusieurs éléments de la façade ouest du rempart ont été retrouvés et fouillés en urgence par l'équpe d'archéologues de la Société de Géographie de Rochefort, missionnés par le SRA de Poitiers (DRAC) : le redan (pointe triangulaire) de la Vieille Paroisse, ainsi que deux éléments de la courtine qui reliait ce redan à celui du Faubourg (dont le seul vestige est l'échauguette).
Ces interventions ont permis de déterminer, dans cette zone, le tracé exact de l'ancien rempart, et a apporté des informations inédites sur la structure interne de cette fortification de Clerville, qui n'avait jusque-là jamais été observée d'un point de vue archéologique.
Le redan de la Vieille Paroisse à Rochefort (6446Ko)
Tonnay-Charente, Le Bourg : tranchée avec traces de bâtiment (cliché Ph. Duprat)
Surveillance de travaux (Philippe Duprat, Patrick Deludin) : tranchée d’évacuation des eaux pluviales traversant la zone de la nécropole mérovingienne et du cimetière médiéval, en particulier la place Jean Moulin. Aucun sarcophage trapézoïdal, présence d’ossements disséminés (une sépulture en place) ; mise en évidence d’un petit bâtiment postérieur au cimetière, et lié à l’existence du Champ de Foire créé peu après la suppression du cimetière (transféré en 1825) : bâtiment de service semi-enterré et soigneusement maçonné.
Depuis 2011, la Société de Géographie de Rochefort participe à un projet collectif de recherche (PCR) intitulé « Les marais charentais au Moyen Âge et à l’époque moderne : peuplement, environnement et économie » dirigé par Éric Normand (SRA Poitou-Charentes) et Alain Champagne (Université de Pau).
Ce PCR réunit une trentaine de personnes travaillant en interdisciplinarité (universitaires, chercheurs, étudiants, archéologues, historiens, géographes, scientifiques et associations), et mettant en œuvre tout l’éventail des technologies de pointe (technologie Lidar, webmapping, études environnementales, prospections géophysiques…) associées aux méthodes classiques de l’histoire et de l’archéologie.
Plusieurs adhérents de la Société de Géographie participent à des degrés divers à ce travail collectif : recherches historiques, prospections pédestres, fouilles, nettoyage et conditionnement du mobilier avant étude (J.-C. Bétreaud, J-P. Calauzènes, Ph. Duprat, H. et S. Porcher, P.-P. Robert, J.-L. Tanchoux et D. Vital).
PCR Golfe de Brouage (43Ko)
Rue Galliéni, sépultures 10-11 (cliché Ph. Duprat)
Sauvetage urgent (Philippe Duprat, Patrick Deludin), réalisé sur trois parcelles contiguës à la prison, destinées à la construction d’un immeuble de logements sociaux (décapages et tranchées). Mise en évidence, sur l’ensemble de la zone, de nombreuses sépultures (83 indices : 45 adultes, 22 enfants, 16 indéterminés – cercueils et sépultures en pleine terre) : vestiges de l’ancien cimetière Saint-Louis (1693-1796).
Bibliographie
Rochefort, forme double, conduit d'évacuation des eaux de ruissellement (cliché Ph. Duprat)
Sondages (Philippe Duprat, Patrick Deludin) liés aux travaux entrepris dans le cadre du projet touristique « Grand Hermione », prévoyant la remise en eau des formes de radoub Louis XV et Napoléon III. Sondage n°1 : remblais très meubles (XIXe-XXe siècles), vérification du bon état de la maçonnerie externe de la forme Napoléon. Sondage n°2 : mise en évidence d’un mortier de blocage étanche permettant le passage de lourds engins au bord de la forme Louis XV, et protégeant l’aqueduc de décharge des eaux longeant le bassin (XVIIIe-XIXe-XXe siècles).
Bibliographie
Saint-Agnant, Le Moulin de l'Angle : vue partielle du site (cliché Ph. Duprat)
Intervention Philippe Duprat et Patrick Deludin. Petit site funéraire indéterminé avec présence d’une céramique de l’Âge du Bronze.
Bibliographie
Rochefort, Fonderies, fosse maçonnée (cliché Ph. Duprat)
Surveillance de travaux (Philippe Duprat et Patrick Deludin) en juillet 2008, après le diagnostic réalisé par Léopold Maurel en janvier 2008. Deux décapages : niveau de démolition de la partie supérieure d’un four encore en fonction au début du XIXe siècle, deux structures maçonnées ne figurant sur aucun plan (support de machinerie et surface de travail dallée avec fosse d’usage indéterminé).
Bibliographie
PLace Colbert, Rochefort : les réservoirs de la fontaine (cliché Ph. Duprat)
Sauvetage urgent (Philippe Duprat, Patrick Deludin), à l’occasion de la réfection de la place Colbert à Rochefort. Mise au jour des réservoirs de la fontaine, vidage et nettoyage du réservoir n°1. Observation des niveaux supérieurs des abris anti-aériens (1942). Mise en évidence de sépultures antérieures à 1666.
Bibliographie
Breuil-Magné, La Cure : Mur et sépulture (cliché Ph. Duprat)
Diagnostic archéologique (Philippe Duprat), à l’occasion de l’extension du cimetière de Breuil-Magné (13 tranchées de sondage). Mise en évidence d’abondants vestiges : structures bâties évoquant une villa viticole (murs maçonnés à petit appareil, bassin associé à des sols de mortier à tuileaux, céramique Ier-IVe siècle). Présence marquée de céramique paléochrétienne (DSPA). Murs montés à la terre et niveaux de terre noire suggérant un habitat du haut Moyen Âge, sépultures médiévales postérieures au XIIe siècle.
Bibliographie
Sainte-Gemme, prieuré : fouille du cloître (cliché Ph. Duprat)
Diagnostic archéologique (Philippe Duprat, Pierre Bardeau, Patrick Deludin, Andreï Gheorghe Vlad). Dégagement de la galerie Est de l’ancien cloître remblayé : vestiges du sol de la galerie (dallage arraché ; deux sépultures au niveau de l’entrée dans la salle capitulaire), de la murette la séparant du jardin. Au nord, enfeu gothique, contenant au moins une sépulture (XVIe-XVIIe siècle). Au sud, sol composite et amas pierreux couvrant un niveau de terre noire du haut Moyen Âge ; présence d’une sépulture dans ce niveau. Ensemble recouvert par les fondations des murs du cloître. Conclusion : présence d’une importante occupation préromane (habitat et cimetière), antérieure à l’édification du cloître au XIIe siècle.
Bibliographie
Romegoux, église Saint-Pierre : mur antique couvert par substructions médiévales (cliché Ph. Duprat)
Évaluation archéologique (Philippe Duprat). Tranchées pour l'éclairage le long de la façade nord de l’église Saint-Pierre de Romegoux. Mise en évidence de niveaux de sépultures médiévales d’une chronologie indéterminée (un fragment de sarcophage, deux coffrages, une sépulture en peine terre) couvrant un niveau gallo-romain. Église Saint-Pierre partiellement construite sur des murs gallo-romains de facture soignée (petit appareil) dont elle conserve l’orientation (OE) : reconstruction totale entre 1456 et 1550, plusieurs états antérieurs reconnus et trace probable d’un édifice primitif pré-roman.
Bibliographie
Pont-l'Abbé d'Arnoult, Le Bourg : sondage (cliché Ph. Duprat)
Évaluation archéologique (Philippe Duprat). Deux tranchées de sondage réalisées dans une des cours de la mairie, à l’intérieur du bourg fortifié. Mise en évidence d’une stratigraphie partielle sur une profondeur d’1,31 m : niveaux de remblais pierreux contenant de la céramique médiévale (XIIIe-XIVe siècles) sous un niveau inégal terre meuble correspondant aux jardins couvrant la zone au XVIIIe siècle, l’ensemble étant scellé par des sols modernes.
Bibliographie
Tonnay-Charente, Le Bourg : sarcophages trapézoïdaux (cliché Ph. Duprat)
Fouille préventive (Philippe Duprat). Mise en évidence, au nord de l’église Saint-Étienne, d’une importante nécropole mérovingienne (environ 7500 m2), à laquelle a succédé un cimetière médiéval encore plus étendu (deux hectares). Traces d’une occupation gallo-romaine antérieure (mobilier erratique). Sarcophages trapézoïdaux disposés en rangées et globalement orientés O.-E., s’organisant autour d’une église primitive (VIe-VIIe siècle) probablement située sous l’église actuelle. Sarcophages réemployés (squelettes en connexion anatomique avec réductions latérales des corps antérieurs) : à partir du XIe siècle, apparition des coffres anthropomorphes et des sépultures en pleine terre (puis des cercueils).
Bibliographie
Saint-Agnant, Montierneuf : structures médiévales arasées (cliché Ph. Duprat)
Trois évaluations archéologiques au prieuré de Montierneuf (Philippe Duprat) : zone funéraire, four (à pots ou plutôt à tuiles), structures arasées symétriques à celles en place du bâtiment conventuel n°1 (porte chanfreinées donnant accès à une salle semi-enterrée, base d’un escalier d’accès à l’étage, mur de clôture et structures énigmatiques), datables de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle.
Bibliographie
Saint-Agnant, Le Pont : amas de sépultures (cliché Ph. Duprat)
Deux évaluations archéologiques (Philippe Duprat) : fragment de voie gallo-romaine, nécropole mérovingienne (163 sarcophages trapézoïdaux), cimetière médiéval et moderne (6 coffrages, 48 sépultures en pleine terre, 6 cercueils assurés, 2 fosses-ossuaires). Sarcophages globalement orientés O.-E. et grossièrement disposés par rangées. Quelques couvercles en bâtière à pans coupés conservés, un couvercle plat sommairement décoré. Réutilisation systématique des sarcophages (squelettes en connexion anatomique avec réductions latérales des corps antérieurs). Mobilier extrêmement rare. Église paroissiale (non localisée) et cimetière, abandonnés depuis le milieu du XVIIIe siècle, vendus comme biens nationaux en 1795 et détruits peu après.
Bibliographie
Rochefort, Jardin de la Marine : détail de la coupe de la douve (cliché Ph. Duprat)
Fouille préventive (Philippe Duprat). Mise en évidence, en coupe, de l’angle N.E. d’une fortification importante, notamment d’un grand fossé en V (douve sèche), lors de travaux de réfection du mur soutenant le jardin de la Marine. Dépotoir des XIe-XIIe et surtout XIIIe-XIVe siècles. Structure fortifiée confirmant l’existence du château médiéval de Rochefort (attesté dès 1030), dont le grand fossé est comblé vers la deuxième moitié du XIVe siècle, en liaison avec les péripéties de la guerre de Cent ans. Mobilier abondant, en particulier la céramique commune à usage domestique.
Bibliographie
Bouteille funéraire IVe siècle (cliché Ph. Duprat)
Intervention Philippe Duprat et Jean Guénégan. Sépulture gallo-romaine, à 100 m à l’ouest du bois du Châtelet, au bord de la départementale D 239. Sépulture dégradée par les labours, orientée S.-O./N.-E., bordée de pierres brutes ; présence de clous. Deux vases en verre au niveau de la tête (bouteille Isings 101, bol Isings 96). Datation : IVe siècle. Voir fiche dans onglet Musée.
Bibliographie
Rochefort, Les Moutiers : bassin traversé par le creusement d'un fossé (cliché Ph. Duprat)
Intervention en urgence (Michel Favre). Site gallo-romain, en limite de commune au N.-O., détruit par les travaux de la voie de raccordement entre le rond-point du Brillouet et l’autoroute A 837. Villa viticole probable : deux angles de bassins contigus observés et fouillés, ainsi que deux coupes de murs. Derniers vestiges détruits par le large fossé bordant la route au nord. Mobilier de céramique commune (dont la partie supérieure d’une cruche percée de 13 trous) et outils de fer. Ensemble datable des 1er et 2e siècles.
Bibliographe
Puits de Piédemont à Port-des-Barques : cruche quatre anses à glaçure verte (cliché Ph. Duprat)
Intervention Philippe Duprat et Claude Landraud. Puits moderne (XVIe-XVIIIe siècle), découvert près de la plage au cours d’un labourage dans une zone sans structure visible, mais parsemée de fragments de tuiles et de tessons vernissés verts. Profondeur : 5,75 m. Mobiklier céramique XVIIe-XVIIIe (cruche vernissés à quatre anses, presque intacte, deux cuillères en étain, « à queue de rat »). Voir fiche détaillée dans onglet Musée (cruche).
Bibliographie
Les Chapelles, Port-des-Barques, 1988 : grand bassin à escaliers (cliché Ph. Duprat)
1987-88 et 1998-99 : Les Chapelles, Port-des-Barques (Charente-Maritime)
Sondages (1987, Cl. Landraud), Sauvetage urgent (1988, Cl. Landraud), Évaluation (1998-99, Ph. Duprat).
2019-2020 : Prospections géophysiques (V. Mathé, G. Bruniaux).
Villa gallo-romaine viticole complète. Trois corps de bâtiments (I-II-III) délimitant un vaste espace non construit (IV). Bâtiment I (pars urbana) constitué d’un quadrilataire divisé en trois espaces, auquel se greffe une galerie périphérique avec structure d’entrée sur la façade nord. Citerne probable au N.-O., balnéaire au S.-O. Structure originelle datable de la fin du Ier siècle, adjonctions jusqu’au IIIe siècle (galerie), voire au IVe (balnéaire).
Ensemble II (pars rustica), formant un vaste bâtiment à destination viticole (bassins, aires de travail, chais). Cinq bassins (dont l’un dédoublé) adossés à des murs datés de la fin du Ier siècle. Complexe ultérieurement agrandi à l’ouest.
Ensemble III (à peine entrevu) constitué de constructions frustes, à vocation agricole, liées à un long mur (de clôture ?).
Espace IV se présentant comme une cour au sol de galets tassés, avec une couche d’occupation datable de la fin du IIIe siècle. Vers le centre, présence d’une énorme pierre taillée reposant sur un socle maçonné.
Site qui ne semble plus fonctionner comme exploitation viticole aux Ve–VIe siècles (une assiette paléochrétienne exceptionnelle dans le comblement des bassins les plus tardifs). Bâtiment II réoccupé durant le Haut Moyen-Âge. Plusieurs sépultures médiévales, parsemant les structures.
Vu sa qualité d’ensemble, site protégé pour une future fouille exhaustive et une mise en valeur des vestiges.
Site qui a fait l'objet d'une reprise d'étude complète (structures, mobilier, faune...), avec prospections géophysique ayant permis de compléter le plan d'ensemble : ce travail de synthèse a abouti à un gros article soulignant une "pluriactivité entre terre et mer [...] très probablement inscrite dans une économie jouant sur la saisonnalité des ressources".
Bibliographie
Soubise, Le Renfermis, vue générale de la pars urbana (cliché Ph. Duprat)
Fouilles de sauvetage urgent (1983-1986 : Camille Gabet, Hélène Bernard, Philippe Duprat). Villa gallo-romaine viticole, située près d’un éperon barré protohistorique d’environ 7 ha, dominant la Charente.
Bâtiment d’exploitation (pars rustica) à peine entrevu. Grands chais et cinq petits bassins d’usage viticole (d’une profondeur de 0,50 m à 1,50 m), avec cuvettes de décantation, et, pour certains, marches d’accès. Une structure d’entrée dallée dans le mur nord, ainsi que deux sépultures le long d’un mur au sud.
Pars urbana, légèrement désaxée, présentant une structure complexe liée à de multiples réaménagements. Trois salles à hypocaustes avec leurs praefurnia (pilettes et canaux rayonnants). Locaux d'habitation partiellement transformés en bâtiment d’exploitation viticole (aires de travail pour le foulage du raisin, et petits bassins destinés à recueillir le moût).
Parmi l'abondant mobilier, une tête de statuette en bronze (Mars).
Datation : IIe-IVe siècles, avec présence de mobilier paléochrétien. Réoccupation Haut Moyen Âge.
Bibliographie
Moragne, La Prée de Villeneuve : sarcophages trapézoïdaux, 1977 (cliché P. David)
Intervention Paul David.
Nécropole mérovingienne (37 sarcophages) et dépotoir gallo-romain. Site réétudié à partir de 2009 par Sébastien Alexis-Moury.
Bibliographie
Port-des-Barques, Piédemont : dégagement d'un gros poteau (archives SGR)
Intervention de Camille Gabet et de Paul David (estran de Piédemont, recouvert à marée haute). Dépotoir de l’Âge du Bronze (civilisation d’Artenac). : céramique (grands vases), grattoirs et lames, manche de hache en bois, gros poteaux d'habitat, déchets alimentaires.
Site terrestre de l'Age du Bronze (actuellement couvert par les marées), en cours de révision dans le cadre du PCR sel (s/dic Vincent Ard et Vivien Mathé).
Bibliographie
Intervention de Camille Gabet, de Paul David et de Michel Favre. Site protohistorique et gallo-romain : tranchée profonde aux environs immédiats du vicus de Muron.
Bibliographie
Port-Berteau, Tonnelet XVIe siècle (cliché Ph. Duprat)
Dépôt au musée archéologique, par M. Frouin, d’une collection de poteries dites « saintongeaises » (XIIe au XVIIIe siècle), trouvées dans le lit de la Charente.
Bibliographie
Saint-Agnant, dolmen de la Sauzaie 1 (cliché archives de la SGR)
Nécropole mégalithique et habitat peu-richardien (Camille Gabet et Paul David).
Bibliographie
Fouilles de sauvetage (Jean Guénégan).
Site gallo-romain. « Puits rituel » et structures maçonnées entrevues.
Bibliographie
Ors, Le Château d'Oléron : vue générale (enceinte et tumulus). Extrait de la fig. III-2 du Rapport PCR sel et marais 2021.
Site du sud de l'île d'Oléron, à l'extrémité d'une poite rocheuse faisant face au fort Louvois et à la pointe du Chapus, identifié dès le XIXe siècle par le Dr Pineau (Dolmen et traces d'un habitat dense)
Fouilles de sauvetage de M. Rouvreau (1967-1968), reprises en 1970-71 par Camille Gabet et Paul David. Site néolithique peu-richardien / Artenac / Âge du Bronze.
1992 : Travaux de Luc Laporte, qui ont permis la mise en évidence de l'enveloppe tumulaire du dolmen.
Depuis 2015 : Reprise du site dans sa globalité par Ludovic Soler dans le cadre du PCR "Dynamiques d'occupation et d'exploitation du sel dans les golfes charentais du Néolithique à l'Age du Fer", dirigé par Vincent Ard et Vivien Mathé. Mise en évidence d'un système de structures (fossés et constructions) associées à une enceinte néolithique dont l'emprise se poursuit sur l'actuel estran.
Bibliographie
Structure centrale du Châtelet (plan SGR)
Fouilles Camille Gabet et Paul David. Vaste ensemble architectural gallo-romain, dans le bois du Châtelet, dominant l’Arnaise, petit affluent de l’Arnoult.
Structures principalement circonscrites dans une « double enceinte » aux murs de 1 m d’épaisseur, à peu près rectangulaire (133 m X 106 à 112 m), que l’on peut aussi interpréter comme une vaste galerie. Plusieurs galeries internes, parfois à colonnades. Entrée principale à larges dalles, au sud.
Structures internes distribuées, à partir de l’entrée, selon une symétrie axiale nord-sud. Deux grands ensembles : l’un, au sud, doté de trois cours à péristyle ; l’autre, au nord, présentant une vaste cour centrale flanquée de deux cours latérales à péristyle. À l’extérieur : présence d’un grand édifice au nord en forme de bassin, et d’un ensemble thermal (grand bassin et de deux égouts au sud-est).
Six salles mosaïquées localisées dans la moitié nord du bâtiment principal (motifs géométriques en tesselles noires et blanches) : les murs sont couverts d’enduits peints, ainsi que ceux de la galerie. L’une des salles mosaïquées est associée à deux salles latérales pavées de marbre (traces de plaquage de marbre sur les murs).
Les structures sont datées de la période gallo-romaine classique (1er-4e siècle), mais le site est réoccupé tout au long du haut Moyen Âge. Il semble abandonné à partir du Moyen Âge : le bois du Châtelet est attesté depuis cette époque.
De récentes couvertures Lidar, des couvertures aériennes et une prochaine campagne de prospections géophysiques laissent entrevoir un site étendu sur plusieurs dizaines d’hectares.
Site exceptionnel, qui reste énigmatique : sanctuaire ? vaste ensemble thermal ? villa palatiale ? agglomération ? Une importante réévaluation, lancée en 2015 et reprise en 2024, ouvre de nouvelles perspectives sur ce site majeur (voir Réserves archéologiques, 2024 : mobilier archéologique du Châtelet).
Bibliographie
Fouille menée par C. Gabet et M. Massaud, suite à un décapage préliminaire des Ponts et Chaussées pour un parc à matériaux. Gisement peu-richardien (stade ancien).Site reconnu par Paul Burgaud depuis 1937. Dans les bancs de roche calcaire, présence de dépressions remplies de terre noire et de mobilier, interprétées comme fonds d’habitats (ni trous de poteaux, ni enceinte extérieure) : cuvettes irrégulières d’environ 2 m de diamètre, 70 cm de profondeur. Céramique ornée caractéristique du Peu-Richard (Néolithique final).
De nouvelles investigations réalisées à partir de 2015 dans le cadre du PCR "Dynamiques d'occupation et d'exploitation du sel dans les golfes charentais du Néolithique à l'Age du Fer" dirigé par Vincent Ard et Vivien Mathé, ont permis de reconsidérer complètement ce site majeur, qui est en réalité une enceinte néolithique du Peu-Richard (vers 3400 av. J.-C.) située en bordure de Charente : les cuvettes fouillées anciennement sont susceptibles d'être des aires artisanales de production du sel par chauffage artificiel, bien avant donc les briquetages de l'Age du Fer. Une reprise complète du mobilier recueilli est en cours (voir Réserves archéologiques).
Bibliographie
Vue aérienne du site, filtre infra-rouge (archives SGR)
Fouilles Camille Gabet et Paul David (1960-1967). Site rural gallo-romain : villa située sur le versant sud de l’anticlinal qui sépare le marais de Brouage de ceux de la Seudre, à une altitude de 10 m NGF, non loin d’une probable voie secondaire reliant Saintes à l’île d’Oléron. Structures globalement orientées ouest-est.
Premier ensemble, fermé par un vaste hémicycle, défini comme la pars urbana du domaine. Cinq pièces chauffées par hypocaustes et canaux rayonnants, avec réaménagements multiples. Trois praefurnia, un balnéaire et un égout traversant l’hémicycle. Constructions non fouillées à l’ouest.
Deuxième ensemble, qui s’étend vers l’est, défini comme la pars rustica. Partie incomplète (structures bâties se prolongeant au sud).
Deux puits : l’un à l’extérieur du bâti (diamètre : 0,80 m), ayant livré un mobilier exclusivement gallo-romain (Ier-IVe s.), l’autre dans l’hémicycle (diamètre : 3,25 m), avec un remplissage du haut Moyen-Âge, qui suggère l’hypothèse d’un atelier de potiers (VIIIe-Xe s.) : études en cours.
Site qui a livré un mobilier très abondant, et qui a grandement contribué à la création du musée archéologique en 1977.
Bibliographie